Le chat Ditou

Le chat Ditou

Mercredi 24 mars

Mercredi 24 mars
Mercredi 24 mars :

- Je crois bien que tu n'as pas pris conscience de la mauvaise pente sur laquelle nous sommes engagés depuis quelques mois. Tu sembles parfaitement l'ignorer et cela me désole vraiment !

Chloé se tenait là, droite et forte face à Stanislas, dans les dernières lueurs du jour.

- Un pente ?... Une mauvaise pente ?! S'étrangla-t'il.

- Oui ! Toi et moi ! Hier je riais à tes cotés, aujourd'hui je m'ennuie...

- Franchement, je ne comprends pas tes reproches... Et pourquoi maintenant ? Qu'est-ce qui a changé qui puisse justifier un tel constat de ta part ?!

- Justement ! Tout a changé ! S'énerva subitement Chloé. Oh ! Bien entendu, petit à petit mais aujourd'hui, plus rien n'est possible entre nous.

- Tu es sérieuse ? Articula difficilement Stanislas en blêmissant.

- Tu es devenu sourd à mes remarques, voilà tout... Et si distant, si peu attentionné...

Chloé le regarda un instant avec défiance et détermination. Il allait à présent devoir encaisser le coup et elle espérait seulement qu'il ne s'effondrerait pas, enfin, pas complètement. Elle reconnaissait encore en Stanislas des qualités humaines et elle ne pouvait pas lui souhaiter le pire, fut-elle loin de lui.

- C'est dingue de ne plus croire en nous, subitement ! Continua t'il en serrant les poings à en avoir mal. Dis-moi au moins que tu m'aimes encore ! La questionna t'il comme s'il tentait de se raccrocher à une branche déjà morte.

- Plus aujourd'hui, je suis désolée, répondit Chloé en baissant les yeux pour lui laisser un peu de répit, pour qu'il puisse commencer à digérer la nouvelle : ils allaient se séparer.

Stanislas sentit son cœur se serrer à en crever -cela aurait été si simple, au fond.

 

Chloé entendit alors les premiers sanglots gronder en lui tel un torrent débordant, elle leva les yeux et le vit pleurer, sans détours. Enfin il réagissait !

 

Ainsi la nuit dernière, j'étais un écrivain reconnu en train d'écrire son neuvième roman dont l'éditeur attendait avec impatience les premières épreuves. La subtilité, la force et la musicalité des mots étaient devenues ma nourriture spirituelle, j'étais heureux.

Mais ce matin... Patatra ! Au réveil, je n'étais plus qu'un chat en peluche tout juste capable d'une lascivité exagérée et certainement pas capable d'être cet écrivain à succès dont j'avais rêvé durant la nuit !

 

 

 





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