Le chat Ditou

Le chat Ditou

2010 - Les nuits de Ditou


Mercredi 1er décembre
Mercredi 1er décembre :

La nuit dernière, j'ai rêvé que je devenais père ! J'étais si heureux mais investi d'une si grande responsabilité !!... Fille ? Garçon ? Je ne savais pas... Je savais simplement que cet enfant que je promenais dans le landeau demanderait de l'amour , toujours.

Mais comment être un bon père pour son enfant ?! Tant de questions virevoltaient dans ma tête ! Au mieux, je n'arriverais qu'à être un père, sans autre prétention !!!


Mercredi 10 novembre
Mercredi 10 novembre :

La nuit dernière, j'ai fait un cauchemard ! Comme tous les chats en peluches, j'étais lavé puis suspendu sur un étendoir en attendant de sécher tel du vulgaire linge...

Je n'arrivais plus à communiquer avec les humains. Pourtant, mon esprit était intact mais les humains ne me traitaient plus que par rapport à mon apparence de peluche !  Je n'existais plus à leurs yeux !!

Heureusement, au petit matin, je me suis réveillé dans les bras chauds de Philippine...

 


Dimanche 17 octobre
Dimanche 17 octobre :

Comment aurais-je pu penser, hier soir en m'endormant, que j'allais rêver aux lettres de l'alphabet ?!

De ces lettres, à loisir, j'en faisais des mots, des phrases... Il me suffisait de puiser en moi des émotions pour trouver aussitôt la forme littéraire la plus juste ! Je devenais ainsi, subitement, un écrivain dont la production questionnait, transportait, bouleversait les lecteurs.

Tous mes écrits trouvaient un écho fulgurant chez chacun de mes lecteurs. A tel point que j'en devenais effrayé !... Mais je m'interdisais de l'écrire !!


Lundi 6 septembre
Lundi 6 septembre :

A force d'entendre Philippine parler de Tartine !... La nuit dernière, donc, j'ai rêvé que nous étions amoureux, Tartine et moi !!

Dans ce monde si bizarre où l'argent supplante peu à peu les valeurs humaines, j'étais si heureux de pouvoir partager un merveilleux moment avec Tartine !!!

Mais le matin ramène toujours à la réalité...


Dimanche 13 juin
Dimanche 13 juin :

La nuit dernière, j'ai rêvé que j'étais devenu l'ami des enfants, leur confident. A ce titre, ils me racontaient les mondes imaginaires qu'ils inventaient, ils me disaient aussi leurs peurs, leurs angoisses et me faisient également partager leurs rires, leurs joies, leur émerveillement. Je les écoutais, attentivement.

Car les enfants ne parlent jamais gratuitement. Derrière leurs mots se cache leur âme.

 


Mercredi 11 mai
Mercredi 11 mai :

J'ai rêvé que tous les humains, sans exception, prenaient conscience qu'il était préférable de mettre leur pouvoir de réflexion au profit d'une meilleure compréhension, d'un plus grand respect de l'autre.

Finis le pouvoir de la force ou de l'argent sur les valeurs humaines, envolé le besoin d'écraser les autres pour exister !

La planète Terre devenait un lieu d'échanges paisibles et harmonieux. et les humains, enfin, s'élevaient pour devenir, grâce à leur développement psychologique, plus évolués que des animaux !!

Malheureusement, au réveil, une évidence m'a sauté au museau : l'homme reste un loup pour l'homme (pardon pour les loups...) !!!


Mercredi 7 avril
Mercredi 7 avril :

La nuit dernière, j'ai rêvé que je retournais au Sénégal avec Fatou, la poupée que Philippine a ramené de là-bas.

Evitant la circulation, nous nous sommes directement retrouvés au domaine de Nianing. De nouvelles personnes occupaient la case où nous avions logé durant une semaine. De nouveaux visages s'animaient sous mes yeux.

Nous avons marché sur la plage, le long de l'océan, toujours magnifique...

Tandis que, plus tard, je cherchais Khady (qui travaille toujours au domaine de Nianing) du regard, Philippine a allumé la lumière de sa chambre pour venir s'habiller !

Encore assoupi, la chaleur du sénégal semblait encore réchauffer mon corps et mon cœur... Même si le temps m'avait manqué pour revoir Khady.


Mercredi 24 mars
Mercredi 24 mars :

- Je crois bien que tu n'as pas pris conscience de la mauvaise pente sur laquelle nous sommes engagés depuis quelques mois. Tu sembles parfaitement l'ignorer et cela me désole vraiment !

Chloé se tenait là, droite et forte face à Stanislas, dans les dernières lueurs du jour.

- Un pente ?... Une mauvaise pente ?! S'étrangla-t'il.

- Oui ! Toi et moi ! Hier je riais à tes cotés, aujourd'hui je m'ennuie...

- Franchement, je ne comprends pas tes reproches... Et pourquoi maintenant ? Qu'est-ce qui a changé qui puisse justifier un tel constat de ta part ?!

- Justement ! Tout a changé ! S'énerva subitement Chloé. Oh ! Bien entendu, petit à petit mais aujourd'hui, plus rien n'est possible entre nous.

- Tu es sérieuse ? Articula difficilement Stanislas en blêmissant.

- Tu es devenu sourd à mes remarques, voilà tout... Et si distant, si peu attentionné...

Chloé le regarda un instant avec défiance et détermination. Il allait à présent devoir encaisser le coup et elle espérait seulement qu'il ne s'effondrerait pas, enfin, pas complètement. Elle reconnaissait encore en Stanislas des qualités humaines et elle ne pouvait pas lui souhaiter le pire, fut-elle loin de lui.

- C'est dingue de ne plus croire en nous, subitement ! Continua t'il en serrant les poings à en avoir mal. Dis-moi au moins que tu m'aimes encore ! La questionna t'il comme s'il tentait de se raccrocher à une branche déjà morte.

- Plus aujourd'hui, je suis désolée, répondit Chloé en baissant les yeux pour lui laisser un peu de répit, pour qu'il puisse commencer à digérer la nouvelle : ils allaient se séparer.

Stanislas sentit son cœur se serrer à en crever -cela aurait été si simple, au fond.

 

Chloé entendit alors les premiers sanglots gronder en lui tel un torrent débordant, elle leva les yeux et le vit pleurer, sans détours. Enfin il réagissait !

 

Ainsi la nuit dernière, j'étais un écrivain reconnu en train d'écrire son neuvième roman dont l'éditeur attendait avec impatience les premières épreuves. La subtilité, la force et la musicalité des mots étaient devenues ma nourriture spirituelle, j'étais heureux.

Mais ce matin... Patatra ! Au réveil, je n'étais plus qu'un chat en peluche tout juste capable d'une lascivité exagérée et certainement pas capable d'être cet écrivain à succès dont j'avais rêvé durant la nuit !

 

 

 


Dimanche 14 février
Dimanche 14 février :

Comment aurais-je pu penser, hier soir avant de m'endormir, que j'allais rêver que je rencontrais mon frère jumeau ?!

Pourquoi mon inconscient m'a mené jusqu'à ce frère jumeau, pourquoi, inconsciemment, ai-je eu besoin de ce dédoublement de ma personne ?! Peut-être pour inventer ce lien de parenté dont j'ignore tout ?... Et celà sans mettre un visage inconnu sur ce lien, visage inconnu forcément plus distant !

Si j'allais voir un psy, j'en aurais parlé et j'aurais essayé de mieux comprendre ce rêve, j'aurais donc essayé de mieux me comprendre...

Mon plus grand regret, c'est de ne me rappeler d'aucune discussion entre mon frère jumeau et moi... Je ne garde, face à moi, que son visage parfaitement muet !


Mardi 26 janvier
Mardi 26 janvier :

La nuit dernière, j'étais devenu chef d'orchestre ! Certainement que les cours de violon que prend Philippine ne sont pas étrangers à mon rêve...

Devant moi, un orchestre symphonique, derrière moi, une salle comble et des applaudissements fournis pour saluer notre prestation. La musique peut être un si beau partage d'émotions... Les frissons me parcouraient.

Mais la nuit a fait place au jour !


Dimanche 10 janvier
Dimanche 10 janvier :

Preuve en est que notre prochain voyage au Sénégal occupe mon esprit... Et qu'il faut aussi savoir taire certains rêves à ceux qui nous aiment !

Donc, la nuit dernière, dans mes songes, j'ai voyagé jusqu'à Dakar. Une fois là-bas, j'ai faussé compagnie à Laurence, Michel et Philippine (Lucie avait disparu de mes pensées ?!). J'ai alors marché à travers la ville et au détour d'une ruelle, j'ai rencontré une fille, enfin, une poupée qui parlait et qui s'appelait... Souri.

- Sans "s" à la fin ? Je l'ai questionné.

- Sans "s" à la fin, elle a confirmé.

Nous nous sommes assis et elle m'a parlé de son pays, ses couleurs, ses senteurs. J'étais sous le charme, du Sénégal et de Souri !

- On pourra se revoir ?

- Peut-être... Elle a répondu, énigmatique.

Elle s'est alors levée et elle a disparu dans les ruelles de Dakar. J'ai tenté de la suivre mais c'etait impossible, je l'avais déjà perdue de vue. J'ai pourtant continué à courir jusqu'à ce que je me réveille, suffocant.